Si
la presse se fait régulièrement écho des activités militaires
américaines dans le cyberespace, c'est en général pour évoquer le
Cyber command. Pour autant, si ce commandement de niveau stratégique
retiens l'attention, il n'est que l'arbre qui cache la forêt car
l'organisation américaine s’appuie, en réalité, sur des commandements
décentralisés par « services » (comprendre armées –
terre – air – marine).
A ce
titre, l'armée de terre américaine est doté d'un US Army CyberCommand (ARCYBER) qui a lancé depuis un an maintenant une série
d'expérimentations afin de définir les apports de la dimension
« cyber » dans la conduite du combat aéroterrestre. Si
le renseignement stratégique ainsi que la défense des
infrastructures critiques relèvent bien de la responsabilité de
CYBERCOM, l'Army entend bien utiliser ses capacités à des fins
opératives et tactiques en appui des brigades interarmes engagées.
C'est
donc à partir du niveau « corps » et jusqu'au plus
petits échelons tactiques qu'est conduit un programme d'intégration
des opérations numériques au sein de l'US army. Le CSCB (CyberSupport to Corp and Below) a vu le jour au mois de juillet 2015 et
vise à parfaire l'intégration des effets "cyber" au niveau tactique.
Le CSCB c'est quoi ?
Si
la mission semble claire, elle répond en fait à une injonction
simple et directe du général Raymond C. Odierno (chef d'état
major de l'armée de terre) :
Army Chief of Staff Gen. Raymond C. Odierno's call to demonstrate cyber effects at corps and echelons below. Using organic and expeditionary cyber forces, information operations and other capabilities, commanders employ cyber effects toward accomplishing their mission. [1]
Il a pas encore l'air convaincu le général Odierno ! |
Les équipes sont alors
intégrées dans les programmes d'entrainement des brigades notamment
par la participation aux rotations au sein du Joint Readiness
Training Center (JRTC). Ainsi, la 3ème brigade de la 25 th Infantry
Division a-t-elle intégrée dans son organisation, des « teams »
de Cyber Protection Brigade (CPB), de la 1st Information Operations Command
et de la 780th Military Intelligence Brigade. D'emblée, le défi de
l'appui cyber au niveau tactique prend forme car il s'agit bien de
proposer des « effets » dans plusieurs secteurs distincts :
le renseignement « au contact », les opérations
d'information, la guerre électronique et la défense des réseaux (comprendre ceux de la
brigade) contre des intrusions.
Un retour
d'expérience ?
En
un an, l'expérimentation a été conduite sur 5 brigades, dont la
dernière au mois d'aout 2016.
L'intégration
(en amont) de ces équipes spécialisées et les premiers retours
d'expérience ont conduit à modifier les paramètres de
l'entrainement et les spécifications requises pour les équipes. En
outre c'est bien en matière de « manœuvre dans l'espace
informationnel » que les gains ont été conséquents.
Expeditionary cyber teams, embedded in the brigade, can help commanders maneuver in the information environment by leveraging defensive cyber operations, offensive cyber operations, electronic warfare, and information operations. [2]
La
combinaison au niveau tactique des effets défensifs, offensifs et
informationnel a été soulignée, en outre, une « capacité de
proximité », capable de prendre en compte l’environnement
informationnel numérique (réseaux sociaux, activités en ligne...)
couplée avec une capacité d'analyse multi-capteurs a démontré son
utilité notamment en matière de ciblage et d'évaluation de
l'atteinte des objectifs par la force.
Enfin,
le programme se révèle positif pour la prise en compte par les
commandeurs (notamment brigade) du risque qui pèse sur leur
« command & control » et de la nécessité de
« conduire une véritable manœuvre » pour le maitriser.
Les ponts entre « techniciens » et « tacticiens »
se construisent par l'exemple et la preuve de concept.
One of the most important lessons he has taken from these exercises is the crucial role credibility plays within the brigade, from the lowest to the highest echelons.
Credibility comes not just from showing what cyber can do; but also from speaking the same language as those in the combat arms branches.
It helps matters that most of the cyber operators here have a combat arms background and are already fluent in that lexicon.
Le programme devrait
prendre fin rapidement et permettre à l'armée de terre américaine
de formaliser l'enveloppe de ses besoins, la qualité de la ressource
nécessaire, l'organisation, la doctrine et l'entrainement de ses
équipes d'appui cyber.
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